Rapport sur le Conseil de paix et de sécurité 41
Pour cette édition de décembre, nos chercheurs d’Addis Abéba et Pretoria vous proposent deux analyses-pays, une sur la Libye et l’autre sur le Zimbabwe, une analyse sécuritaire sur l’Armée de résistance du Seigneur, ainsi qu’une page ouverte sur les Communautés économiques régionales et sous-régionales d’Afrique centrale.
L’analyse sur la Libye porte sur les évènements qui ont suivi les élections de juillet. L’assassinat de l’Ambassadeur américain à Benghazi le 11 septembre et les tensions initiales autour de la nomination d’un nouveau Premier ministre et de la composition de l’Assemblée nationale témoignent de l’instabilité qui règne encore dans le pays. L’analyste note toutefois que le meurtre de l’Ambassadeur Stevens a été dénoncé par des dizaines de milliers de Libyens, à Tripoli et à Benghazi, la majorité d’entre eux refusant de se voir associée aux violences perpétrées contre les étrangers dans leur pays. L’analyste relève en outre que le nombre important de milices, l’existence de groupes extrémistes qui profitent du vide sécuritaire, ainsi que la prolifération d’armes légères et d’autres armements dans le pays ont le potentiel de menacer la stabilité de la Libye. Enfin, il aborde le problème de la minorité berbère et de son rôle dans la future société libyenne.
En ce qui concerne la situation au Zimbabwe, l’auteur se penche sur le processus de rédaction du projet de la nouvelle constitution, qui doit aboutir à la tenue d’élections. Il souligne qu’à cet égard, l’adoption de la nouvelle constitution, mais surtout son acceptation par le peuple zimbabwéen, sont primordiales pour créer un climat favorable à la tenue d’élections pacifiques, libres et justes, conformément à l’Accord politique global (GPA). Au même titre, la mise en place d’une Commission électorale crédible et acceptable ainsi que la présence d’observateurs électoraux impartiaux sont d’une importance certaine. En dépit de quelques évolutions initiales positives, l’environnement médiatique du pays reste dépourvu d’un véritable réseau indépendant et impartial. Cette situation compromet les efforts pour une approche participative juste et objective pour ces élections. Par ailleurs, l’analyste note que l’impact de l’influent secteur de la sécurité pourrait potentiellement déterminer le succès ou l’échec du Gouvernement d’unité nationale. Enfin, tout échec des négociations entre le ZANU-PF et les deux factions du MDC pourrait retarder la transition constitutionnelle du pays.
L’auteur de l’analyse sur l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) souligne qu’en dépit du lancement de l’initiative régionale coordonnée visant à son élimination, le groupe terroriste parvient toujours à mener autant d’attaques qu’auparavant. De plus, il relève que le redéploiement des troupes congolaises vers l’est de la RDC, pour lutter contre le M23, pourrait provoquer un vide sécuritaire dans les zones affectées par la LRA et accroître la vulnérabilité des populations dans ces zones. La capture de certains chefs de la LRA et la situation sur le terrain semblent avoir toutefois isolé le chef du groupe, Joseph Kony, de ses commandants.
Enfin, la page ouverte nous fournit un aperçu des différentes Communautés économiques régionales et sous-régionales d’Afrique centrale avec un accent sur la Communauté économique des États d`Afrique centrale, la Communauté économique et monétaire de l`Afrique centrale et la Communauté économique des pays des Grands Lacs.
Duke Kent-Brown (éditeur)