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La recherche de l’ISS aide la Côte d’Ivoire à contrer l’extrémisme à ses frontières

L’ISS a aidé les autorités ivoiriennes à mieux cerner la nature de la menace et la nécessité d’enrayer ses flux de financement.

Depuis 2020, des groupes armés ont attaqué les forces de sécurité et harcelé les civils le long de la frontière nord de la Côte d’Ivoire avec le Burkina Faso, et se sont infiltrés dans l’économie du bétail sur pied et l’orpaillage illégal.

L’ISS a mené des recherches sur les stratégies des groupes extrémistes pour générer des fonds, mobiliser des ressources humaines et se procurer des moyens de subsistance (aliments, médicaments et carburant).

Une équipe de l’ISS a réalisé près de 300 entretiens avec des personnes impliquées dans des activités illicites et associées à des groupes extrémistes, notamment des orpailleurs, des éleveurs et commerçants de bétail, des bergers, ainsi que des trafiquants d’armes, de drogues et de médicaments contrefaits. L’ISS a également rencontré des autorités traditionnelles et des forces de sécurité.

Les conclusions ont été présentées en septembre 2023 lors d’un événement organisé à Abidjan en partenariat avec la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI), qui réunissait des fonctionnaires des ministères et organismes chargés de l’Administration territoriale, de la Sécurité, de la Défense et des Mines, ainsi que des représentants des partenaires internationaux et bilatéraux.

L’étude de l’ISS a permis d’informer les autorités ivoiriennes quant à la nature profonde de la menace extrémiste à ses frontières et à la nécessité d’enrayer les flux de financement.

« Nous nous appuyons sur le travail de recherche de l’ISS pour mieux comprendre les défis structurels dans nos zones frontalières et y apporter des solutions », a déclaré Diakalidia Konaté, secrétaire exécutif de la CNFCI.

« Il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant qui a permis de renforcer les capacités de la CNFCI ainsi que des autorités administratives et traditionnelles dans les zones frontalières. »

« Les recherches menées par l’ISS débouchent sur des recommandations inédites rapidement applicables pour améliorer nos réponses »

L’ISS a encouragé les autorités à améliorer la réglementation de l’orpaillage, en réduisant le coût des permis et en révisant le code minier pour rendre l’exploitation minière légale accessible aux populations locales. En outre, le gouvernement a été invité à renforcer la réglementation relative au déplacement du bétail et à mettre en place un suivi de l’origine des animaux sur les marchés locaux.

« La recherche de l’ISS formule des recommandations originales faciles à mettre en œuvre pour améliorer nos réponses à l’extrémisme violent et aux activités illicites », a déclaré M. Konaté. « Elle a permis de renforcer nos capacités, d’améliorer nos interventions sur le terrain et de faciliter notre coordination avec d’autres ministères. »

Les analyses de l’ISS s’appuyant sur des données empiriques a permis d’améliorer la résilience des personnes vivant près de la frontière, et ses conclusions ont été adoptées par le projet Résilience pour la paix (R4P) financé par l’USAID et mis en œuvre en Côte d’Ivoire par Equal Access International (EAI).

« L’ISS nous aide à mieux comprendre l’environnement dans lequel nous travaillons », déclare Mirko Hoff, chef adjoint du projet R4P, qui aide les communautés, en particulier les femmes et les jeunes, à résister à l’extrémisme violent. « Ces données sont d’un précieux apport pour arrimer notre stratégie aux réalités du terrain. »

Selon M. Hoff, l’étude de l’ISS sur l’extrémisme violent et les activités illicites a permis de compléter les investigations de R4P. « L’ISS a documenté des preuves de l’implication des extrémistes dans l’extraction aurifère dans des zones reculées, ce qui nous a permis de mieux appréhender les facteurs de risque et de déterminer les zones où nous devrions nous concentrer. Ce travail est très pertinent pour notre stratégie. »

Les données empiriques de l’ISS sur le vol de bétail ont poussé R4P à mettre en place des abris sûrs pour que le bétail puisse se reposer la nuit lors de déplacements entre deux zones de pâturage. « Ces informations ont permis d’apporter une réponse adaptée au contexte, attirant ainsi l’attention de Washington », explique Mirko.

« Nous sommes en contact avec des personnes très compétentes au bureau de l’ISS à Dakar, et la qualité de leurs recherches est essentielle pour un projet à court terme qui a besoin d’informations précises. L’ISS a une longue expérience dans la région et sa méthodologie est rigoureuse. »

« L’ISS partage également volontiers ses idées, que nous utilisons pour résoudre des problèmes et formuler au gouvernement des recommandations précises. Sans l’ISS, notre impact n’aurait pas été le même. »

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

William Assanvo, ISS: [email protected]

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