Coup de projecteur : Clarifier les prises de position de l’Afrique dans un contexte géopolitique complexe
Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, l’ISS a éclairé les partenaires de l’Afrique sur la diversité des intérêts du continent dans un monde de plus en plus fragmenté.
Se faisant le porte-voix de l’Afrique lors de la Conférence de Munich sur la sécurité en février 2023, l’Institut d’études de sécurité (ISS) a pleinement défendu les intérêts du continent en matière de paix, de sécurité et de développement.
Rendez-vous majeur en matière de sécurité internationale, la Conférence de Munich sur la sécurité rassemble des chefs d’État, des hauts responsables du secteur de la défense, des organisations non gouvernementales, le secteur privé et des spécialistes en stratégie œuvrant au sein d’organisations intergouvernementales telles que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Interpol et les Nations unies. Créée en 1963 pour favoriser les échanges transatlantiques, la Conférence de Munich sur la sécurité accorde une place de plus en plus importante aux Africains et aux questions africaines. C’est à ce titre que l’ISS y joue désormais un rôle déterminant.
« L’ISS est le leader d’opinion en matière de sécurité humaine et de politique étrangère sur le continent », souligne le Dr Benedikt Franke, vice-président et directeur général de la Conférence. « Aucun autre groupe de réflexion africain ne peut rivaliser avec sa formidable expertise, sa crédibilité et la qualité de ses réseaux panafricains ».
Le directeur exécutif de l’ISS, Dr Fonteh Akum, et la responsable des projets spéciaux de l’Institut, Ottilia Anna Maunganidze, ont compté parmi les principaux orateurs et organisateurs de la Conférence. Ils ont apporté un éclairage sur l’amélioration de la riposte face aux crises africaines, du Sahel à la Corne de l’Afrique, ainsi que sur le rapprochement des positions du Conseil de sécurité des Nations unies et du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine dans le domaine de la prévention des conflits.
« En tant que principal forum mondial de discussion dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité, nous cherchons depuis longtemps à inclure autant que possible des voix et des points de vue africains dans nos activités », indique Dr Franke.
« Nous nous sommes toujours tournés vers l’ISS qui est devenu un acteur de premier recours, non seulement en raison de son réseau d’expertise, mais aussi de la grande qualité de ses analyses et de ses interprétations. L’ISS nous interpelle, nous oriente et nous éclaire sur les principaux enjeux du continent. Nous ne pourrions rêver d’un meilleur partenaire pour nous aider à comprendre la géopolitique du continent africain et éviter les approches centrées sur l’Occident ».
L’ISS nous interpelle, nous oriente et nous éclaire sur les enjeux majeurs du continent
Le conflit en Ukraine était au centre des préoccupations de l’édition 2023 de la Conférence. L’ISS a contribué à expliquer ses répercussions sur l’Afrique et à justifier la position de neutralité adoptée par certains États africains.
« Dans un monde géopolitique en mutation, les États africains calibrent leurs objectifs en matière d’économie, de sécurité et de développement en fonction d’un ensemble de partenariats mondiaux, certains anciens et d’autres nouveaux », souligne Dr Akum. « Le non-alignement vis-à-vis de l’Ukraine a mis à rude épreuve les relations avec certains partenaires de développement. Nous présentons donc le contexte entourant la manière dont l’Afrique choisit de répondre à ses besoins à long terme ».
Les relations internationales de l’Afrique ont été au cœur de la première séance de discussion, animée par Mme Maunganidze, une jeune leader de l’édition 2017 de la Conférence. La séance s’est concentrée sur l’ajustement de la coopération nord-sud, avec pour intervenants le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, le président du Conseil européen, Charles Michel, la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, et Bill Gates, coprésident de la Fondation Bill & Melinda Gates.
« Les Africains sont déterminés à façonner les processus et les réalisations du système multilatéral », affirme Mme Maunganidze. « Le continent n’est plus un simple sujet de discussion. Les Africains sont désormais reconnus comme des experts en matière de paix et de conflit, et comme des négociateurs et des médiateurs dans les affaires mondiales ».
Au cours de la Conférence, Mme Maunganidze a également animé d’autres rencontres pour le Forum de Tana sur la place de l’Afrique dans un monde multipolaire, pour la coopération allemande GIZ sur les questions de sécurité humaine liées aux ressources naturelles et sur la manière dont l’extraction minière pourrait favoriser le développement plutôt que les conflits. Elle a également animé des discussions sur les risques climatiques et la résilience pour Weathering Risk.
De son côté, Dr Akum a présenté une note analytique qu’il a co-rédigée avec Denis M. Tull de Megatrends Afrika sur l’autonomie et les opportunités de l’Afrique face à l’ordre mondial. Il a également co-animé une discussion sur la concurrence géostratégique en Afrique avec l’Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité, contribué à une session sur l’influence russe en Afrique et pris la parole lors d’une table ronde du Programme des Nations unies pour le développement sur l’atténuation de l’impact des coups d’État militaires.
Renseignements :
Ottilia Anna Maunganidze, ISS : [email protected]