Liens entre extrémisme violent et activités illicites au Bénin et en Côte d'Ivoire

Une nouvelle étude de l'ISS montre comment les extrémistes violents du nord du Bénin et du nord de la Côte d'Ivoire obtiennent les ressources nécessaires à leurs activités.

Les États du littoral ouest-africain que sont le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo font face à une montée de l’extrémisme en provenance du Sahel. Tous ces pays, à l’exception du Ghana, ont connu une série d’attaques violentes. Les gouvernements et leurs partenaires sont interpellés par la situation. Cependant, leurs stratégies de riposte ne devraient pas se limiter à contenir les attaques, qui ne sont que la partie émergée de l’iceberg, mais aller au-delà. Les activités secrètes et connues auxquelles se livrent ces extrémistes pour obtenir des ressources sont autant de brèches à exploiter pour une intervention efficace.

Le séminaire était animé par le Dr Lori-Anne Theroux-Benoni, directrice du Bureau régional de l’ISS pour l’Afrique de l’Ouest, le Sahel et le bassin du lac Tchad. Les intervenants étaient deux chercheurs principaux de l’ISS, William Assanvo et Jeannine Ella Abatan. Ils ont présenté les résultats et les recommandations des études menées au Bénin et en Côte d’Ivoire à des parties prenantes internationales, régionales et nationales basées à Dakar.

Il ressort de ces études que les groupes extrémistes exploitent les failles internes et externes des États côtiers pour obtenir les financements, la logistique et le personnel nécessaires à leur survie, à leur implantation et à leur expansion. Les gouvernements doivent combler les lacunes structurelles liées à la gouvernance, au développement et à la gestion des ressources naturelles afin d’empêcher ces groupes de mobiliser ces ressources. La collaboration régionale joue également un rôle essentiel pour faire face aux dimensions transnationales de l’extrémisme violent et des activités illicites.

Grâce aux résultats présentés lors du séminaire, les participants ont pu appréhender avec plus de précision la dynamique de l’extrémisme violent dans ces États côtiers. Ils ont également souligné la pertinence politique des recommandations. Voici quelques exemples de leurs réactions :

« Je tiens à féliciter l’équipe pour la qualité de son travail. Nous sommes sans ignorer qu’il existe un lien entre l’extrémisme violent et les activités illicites, mais nous ne disposions pas de preuves suffisantes à ce sujet. Vos données nous fournissent des preuves solides. »

« J’ai apprécié le fait que le rapport et la présentation portent sur les niveaux microéconomique et macroéconomique. Cela nous offre à nous, chercheurs et décideurs, un aperçu très détaillé des manifestations du phénomène. »

« Je tiens à remercier l’ISS pour ce travail remarquable. Grâce à vos données, nous disposons désormais d’informations concrètes sur des sujets à propos desquels nous avions des connaissances non étayées par des preuves. En tant qu’ancien fonctionnaire, je suis certain que les gouvernements pourront se servir de ces données pour agir en temps utile. Nous avons vu venir le problème et nous pensions qu’il était trop éloigné. Aucun pays n’est à l’abri, comme vous l’avez affirmé lors de votre présentation. Malheureusement, nous avons laissé cette tendance prendre de l’ampleur. »

Partenaires de développement
Ce séminaire est financé par la Fondation Bosch et par les gouvernements du Danemark, des Pays-Bas, de Suède et de Norvège. L’ISS tient à remercier les membres du Forum de partenariat de l’Institut, notamment la Fondation Hanns Seidel, l’Open Society Foundations, l’Union européenne, ainsi que les gouvernements du Danemark, de l’Irlande, de la Norvège, des Pays-Bas et de la Suède.
Contenu lié