Mali: Faire la paix en préparant la guerre
La détérioration de la situation politique et militaire au Mali et au Sahel a encore une fois étendu les mécanismes de résolution des conflits.
Après plusieurs mois de blocage, des jalons importants pour la gestion de la crise malienne ont été posés au cours des dernières semaines dans le cadre de trois moments clés :
- la réunion de haut niveau sur le Sahel, tenue le 26 septembre 2012 en marge de l’Assemblée générale de l’ONU;
- l’adoption, à l’unanimité, de la résolution 2071 sur le Mali par le Conseil de sécurité des Nations unies, le 12 octobre;
- la réunion du Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali, le 19 octobre, à Bamako, afin de débattre du projet de concept stratégique pour la résolution des crises que connaît le Mali
Ces réunions ont permis de confirmer l’engagement international sur le Mali et de réitérer les attentes des acteurs extérieurs, d’une part, envers les autorités maliennes, s’agissant du développement d’une feuille de route de la transition et, d’autre part, envers la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), s’agissant du développement d’un concept d’opération.
Plusieurs interrogations demeurent toutefois, notamment quant aux modalités de mise en œuvre des mécanismes d’intervention envisagés, à la mobilisation et au rôle des principaux acteurs concernés et au soutien logistique et financier d’une éventuelle opération militaire.
L’analyse et les recommandations contenues dans ce rapport reposent sur des entretiens menés à Bamako en août 2012, sur des entretiens téléphoniques de suivi en septembre et octobre 2012, ainsi que sur une veille médiatique. L’objectif est de présenter, plus de six mois après la signature de l’Accord-cadre du 6 avril 2012, un état des lieux des deux principales missions confiées au gouvernement de transition, à savoir, la gestion de la crise au nord du pays et l’organisation des élections présidentielles.
auteurs : Dr. Lori-Anne Théroux-Bénoni, Mme Awa Faye Daou, Mr. Paulin Maurice Toupane et Dr. David Zounmenou