TJ Joubert/ISS

Coup de projecteur : Le Forum sud-africain pour la prévention de la violence élargit son champ d’action

Le Forum, organisé par l’ISS, touche désormais les autorités nationales et provinciales, les écoles et les réseaux internationaux.

Le Forum national pour la prévention de la violence (VPF) étend ses connaissances et ses compétences et touche désormais les provinces, les services de l’État, les écoles et les communautés rurales de l’Afrique du Sud.

Organisé depuis 2015 par l’Institut d’études de sécurité (ISS), il vise, à combler le fossé entre la recherche, la politique et la pratique et à élargir l’application de données probantes pour prévenir la violence.

Le VPF a mis au point une méthodologie novatrice qui favorise la communication ouverte, l’empathie, l’écoute active et la démocratie profonde. Il aplanit les hiérarchies et développe des compétences générales et rapproche le gouvernement, les organisations non gouvernementales (ONG) qui sont en première ligne, et les chercheurs.

« Les compétences non techniques sont essentielles et permettent d’obtenir des résultats positifs, déclare Gwen Dereymaeker, directrice du service de prévention de la violence au sein du département de la Santé et du Bien-être de la province du Cap-Occidental. Elles sont fondamentales pour permettre d’avancer. Entretenir des relations, créer de la confiance, forger des partenariats et envisager les défis d’un autre point de vue sont autant de compétences essentielles que le VPF nous a aidés à développer. Ce travail a énormément contribué à améliorer notre capacité collective à obtenir des résultats tangibles. »

Après deux années de consultations, le gouvernement du Cap-Occidental a alloué 45 millions de rands sur trois ans au département provincial pour le développement social. Ces fonds ont permis à 15 ONG de mettre en œuvre des programmes de renforcement familial et de soutien à la parentalité, fondés sur des données probantes et en suivant des lignes directrices et des normes. Dix-huit mois après le début du projet pilote, cette initiative a déjà permis de toucher 2 500 familles dans des zones à forte criminalité.

Les travailleurs sociaux sont désormais en mesure d’aider ces familles sur plusieurs plans. « Le soutien à la parentalité est désormais reconnu par le gouvernement du Cap-Occidental et par l’agenda politique global de prévention de la violence comme faisant partie d’un vaste ensemble de soins psychosociaux qui renforcent les familles », déclare Dereymaeker.

Le VPF provincial a été créé en 2021 à la demande de responsables et de militants pour s’attaquer à la violence endémique et favoriser le dialogue et le partage d’informations entre les secteurs. Les méthodes du VPF, en effet, facilitent la collaboration et la compréhension des résultats de recherche et des politiques.

« Un puissant déclic se produit lorsque les gens se comprennent et collaborent pour un objectif commun. »

Dans la province du Cap-Occidental, le VPF réunit le gouvernement, les universitaires, les militants et les ONG afin de collaborer à la recherche de solutions à long terme à la violence. Le Forum collabore également avec le secteur des taxis minibus, les intervenants du secteur de la violence sexiste et les communautés religieuses afin de rompre les cycles de violence.

« Le mode de réunion du VPF est essentiel à son succès, explique Blanche Rezant, directrice adjointe chargée de la mise en œuvre de la prévention de la violence et du signalement au département provincial de la Santé et du Bien-être.

» C’est une façon inhabituelle mais très efficace de se rencontrer. Le modèle VPF aplanit les hiérarchies, permet à chacun de s’exprimer et renforce les relations entre les différents secteurs. Il en résulte une compréhension, de la compassion et une véritable collaboration pour faire en sorte que la prévention de la violence soit couronnée de succès.

» La prévention de la violence se faisait en vase clos […] Aujourd’hui, le VPF offre un espace dédié au partage d’informations et au développement de la confiance. Il a changé notre façon de travailler et a déclenché cette puissante étincelle magique qui se produit lorsque les gens se comprennent et travaillent ensemble à la réalisation d’un objectif commun. »

Les services de l’État participent au VPF depuis son lancement. Ainsi des collaborations se sont développées entre le secteur privé, les chercheurs, le département de l’Éducation de base et le Trésor national qui ont examiné ensemble la question de la sécurité à l’école.

La méthode VPF est également appliquée à l’échelle internationale par le groupe de travail INSPIRE. INSPIRE rassemble 28 institutions gouvernementales internationales, des universitaires et des ONG dans le but de promouvoir et soutenir l’utilisation de ses stratégies pour prévenir la violence contre les enfants. L’Organisation mondiale de la santé, les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, l’UNICEF, l’Université d’Oxford, l’USAID, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime et Save the Children font partie de ses partenaires.

Le groupe de travail est coordonné par Jody van der Heyde, de l’ISS. « INSPIRE a bénéficié des stratégies et de l’expérience du VPF pour obtenir les meilleurs résultats dans un groupe diversifié d’organisations puissantes, dotées d’une lourde bureaucratie, de hiérarchies bien établies et de méthodes de travail traditionnelles », explique-t-elle. Les facilitateurs du VPF animent en effet les réunions trimestrielles d’INSPIRE.

L’approche du VPF a également été adoptée par les petites communautés rurales de Hoekwil et Touwsranten dans le Cap-Occidental. Divisées par l’apartheid et par l’héritage de la race et de la richesse, les personnes et les organisations des deux communautés trouvent des moyens de se rencontrer, de se parler, de se comprendre et de travailler ensemble sur des projets communautaires.

Parmi les succès du VPF figure la création du SA Parenting Programmes Implementers Network (SAPPIN), un groupe d’ONG qui utilisent la recherche et l’expérience pour soutenir des parents dans toute l’Afrique du Sud. Ces ONG partagent désormais leurs ressources et leurs connaissances, contribuant ainsi aux efforts nationaux d’aide à la parentalité.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Chandré Gould, ISS : [email protected] 

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