Coup de projecteur : Une nouvelle approche de la police pour réduire les crimes avec violence en Afrique du Sud

L’ISS a contribué à la conception et à la mise en œuvre de nouvelles méthodes de maintien de l’ordre dans les points chauds de la ville du Cap.

Le maintien de l'ordre dans les zones de crimes implique l'utilisation stratégique de données pour diriger les ressources policières là où elles ont le plus d'impact. Il est largement pratiqué, mais rarement évalué correctement.

Une intervention fondée sur des données probantes a été expérimentée à Tafelsig, dans la banlieue de Mitchell's Plain, au Cap. La police a enregistré 125 meurtres à Mitchell's Plain sur 12 mois au cours de la période de référence 2022-2023 utilisée par les services de la police sud-africaine (SAPS). Cela représente un taux d'environ 60 meurtres pour 100 000 habitants, bien supérieur à la moyenne nationale de 45 meurtres.

En 2023, pendant un peu plus de deux mois, la police a effectué des patrouilles brèves mais fréquentes et inopinées dans le petit quartier à forte criminalité de Tafelsig, en se concentrant sur les jours et les heures les plus propices à la criminalité. Cette approche s'est appuyée sur des données internationales montrant que la criminalité dans une zone régresse lorsque les patrouilles policières augmentent. Alors que leur impact diminue lorsqu’elles sont prévisibles ou peu fréquentes. L'efficacité optimale exige des patrouilles précises et limitées dans le temps, couvrant un plus grand nombre d'endroits.

Le résultat a été une baisse de 20 % des crimes violents à Tafelsig, ce qui prouve qu'une application visible, astucieuse et planifiée de la loi au bon endroit et au bon moment peut décourager les potentiels contrevenants et réduire les occasions de commettre des délits.

« L’Institut d’études de sécurité (ISS) nous a aidés à essayer quelque chose de nouveau et à en mesurer l'impact, a déclaré le commissaire de district des SAPS du Cap, le général de division Vincent Beaton. Nous avons travaillé avec des experts de l'ISS pour élaborer des plans opérationnels fondés sur une meilleure utilisation des données relatives à la criminalité et pour cibler nos ressources de manière plus stratégique. L'effet global a été de rendre les communautés plus sûres. »

L'effet avéré de l'intervention a donné lieu à d'autres essais. Cette approche du maintien de l'ordre dans les points chauds sera déployée dans quatre autres commissariats de police du Cap où la criminalité est élevée, afin d'évaluer si les résultats peuvent être répétés et étendus.

La baisse de 20 % des crimes violents montre l'impact d'un maintien de l’ordre visible et planifié

La direction de la sûreté et de la sécurité de la ville du Cap et le département de la surveillance policière et de la sécurité communautaire de la province du Cap-Occidental ont également participé à l'élaboration et à la mise en œuvre du projet pilote.

Une équipe d'environ 30 personnes a été constituée avec des commandants opérationnels et des analystes de la criminalité des SAPS et de la ville. Ce groupe a été guidé par l’ISS dans le cadre d'une formation sur mesure de deux mois élaborée par le Centre de Cambridge pour une police guidée par des faits probants.

L'équipe s'est réunie régulièrement pour examiner les données sur la criminalité et suivre le respect du plan à l'aide des informations sur la localisation des véhicules des SAPS, des données de la police d'urgence et du commandement d'incident du Cap, des enregistrements WhatsApp et des registres de la police.

« Nous avons contribué à apporter plus de rigueur scientifique au maintien de l'ordre en Afrique du Sud », déclare Anine Kriegler, chercheuse principale en justice et prévention de la violence à l’ISS.

« Le maintien de l'ordre dans les points chauds permet un déploiement plus efficace, fondé sur des données, qui laisse une trace dissuasive même après le passage de la police. C'est beaucoup plus opérant que des patrouilles aléatoires basées sur la commodité et les habitudes de la police ». Cela remonte également le moral des SAPS en montrant aux officiers que leurs actions fonctionnent.

L’ISS a partagé les enseignements tirés du projet avec les commandants des postes des SAPS, les unités de maintien de l’ordre visibles, les analystes de la criminalité et les spécialistes de la sécurité des communautés.

« C'est la première fois en Afrique du Sud que nous avons pu quantifier l'impact d'une intervention policière avec une rigueur scientifique, établissant ainsi une nouvelle norme pour l'application de la loi basée sur les faits probants », déclare Kriegler.

Pour plus d'informations, veuillez contacter

Anine Kriegler, ISS : [email protected]

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